La collection égyptienne du Musée d'Archéologie Méditerranéenne, une des plus riches et des plus importantes des musées de Province, est constituée en grande partie d'objets réunis par le Docteur Antoine-Barthélémy Clot-Bey durant son séjour en Egypte. Natif de Grenoble (1793), Antoine-Barthélémy Clot fit ses études à Marseille et y exerça avant de partir en Egypte à la demande du vice-roi Méhémet-Ali en 1825.
Il rassembla alors une collection d'objets antiques dont la ville de Marseille acquiert la majeure partie en 1861. Revenu dans sa ville d'adoption, décoré du titre honorifique de Bey qu'il accole à son nom, il meurt en 1868.
Aujourd'hui ce fond de la Vieille Charité s'enrichit au cours des années, de dépôts, dons et achats.
Les objets, présentés de façon thématique, font revivre en cinq salles successives la vie des Nilotiques dans l'Antiquité.
De l'Epoque Prédynastique (IV° mill. av. J.C.) à l'Epoque Copte (III° s. ap. J.C.), tous ont une portée historique indéniable valorisée par leur originalité, mais certains présentent un intérêt majeur car ils sont uniques.

A découvrir notamment :
- les quatre stèles orientées du général Kasa, scribe royal sous Séthi I°, uniques au monde. Ces stèles étaient destinées à prémunir le défunt contre toute intrusion dans sa tombe et à réussir sa renaissance dans l'au-delà. Disposées aux points cardinaux, elles contiennent des chapitres pour préserver le corps, repousser les forces du mal, obtenir nourriture, air et vêtements.
- le sarcophage de Paenese et Padiousir. L'originalité de ce sarcophage tient à la scène unique gravée sous les pieds du défunt, montrant deux dieux à tête de bélier protégeant le tombeau d'Osiris figuré sous la forme d'une butte de terre plantée de quatre arbres.
- la table d'offrandes de Qenherkhepeshef, scribe de la Place de Vérité. Ses faces visibles sont gravées de trente-quatre cartouches appartenant à seize rois et deux reines du passé.
- un reliquaire d'ibis, avec les pattes et la tête en argent ciselé, et le corps en bois finement doré. De nombreux autres reliquaires d'animaux sont aussi présents. Les animaux sacrés devenaient après leur mort des Osiris comme les humains et bénéficiaient à ce titre d'un embaumement et d'une sépulture. Chiens, chats, ibis, babouins, faucons, crocodiles, gazelles,... Les momies réalisées par le personnel des temples étaient vendues aux pélerins qui les confiaient ensuite aux prêtres charger de les déposer dans les catacombes. Certaines contiennent l'animal en entier, mais la plupart ne renferment qu'une partie de l'animal, ou même qu'un seul os.
- un élément d'architecture aux noms de Ramsès II.
- des amulettes. Ces petites figurines, empruntées au monde divin, à la mythologie, à l'environnement animal ou végétal aussi bien qu'aux objets de la vie quotidienne servaient à protéger les vivants et les morts. Ces talismans pouvaient être en or, pierres semi-précieuses, pâte de verre, bronze, mais le flux souvent en faïence moulée. Leur forme, matière et couleur véhiculaient un fort symbolisme.

Plus de 50 photos vous permettent de visiter virtuellement et d'avoir un aperçu de la collection égyptienne du Musée d'Archéologie Méditerranéenne de la Vieille Charité.