La Galerie de la Méditerranée est une exposition qui se déroule au niveau du J4, dans le MuCEM. Elle présente, sur 1500 m², les grandes caractéristiques des civilisations méditerranéennes, dans leurs rencontres, leurs confrontations et leurs évolutions, à travers quatre faits de civilisations.

70 photos vous permettent de visiter virtuellement "La Galerie de la Méditerranée", exposition semi-permanente au MuCEM.

1. Naissance de l'agriculture et invention des Dieux. L'agriculture méditéranéenne est présentée depuis le Néolithique, période où les hommes jusqu'alors chasseurs-cueilleurs nomades commencent à se sédentariser et à domestiquer la nature. Ce nouveau mode de vie s'accompagne d'une révolution d'idées : l'homme qui s'est placé au-dessus de la nature invente progressivement des divinités supérieures à lui qui veillent à l'équilibre du monde. Du matériel agricole, des figures religieuses et de nombreux autres objets sont exposés.
La pratique de l'agriculture et de l'élevage est notamment représentée par les gravures rupestres présentes en grand nombre dans la vallée de la Roya.
Le blé constitue un des symboles et un des fondements de l'agriculture méditerranéenne, tout comme l'olivier et la vigne. Ces trois cultures majeures sont illustrées par trois objets phares : une réserve à grain utilisée au moment des semailles, une petite presse à olive nécessaire à l'extraction de l'huile au Maroc, et un ensemble de cruches et pichets à vin de plusieurs régions méditerranéennes. L'eau, élément crucial pour l'agriculture, est également abordée notamment avec une sakieh égyptienne, ou encore avec les gargoulettes ou cruches qui permettaient le transport et la conservation de l'eau.
L'eau, c'est aussi la mer et la pratique de la pêche qui est donc également illustrée.

2. Jérusalem, ville trois fois sainte. La ville de Jérusalem est commune aux trois grands monothéismes de la Méditerranée orientale : judaïsme, christianisme et islam. Lieu saint, lieu de pélerinage, lieu de recueillement, elle est au coeur des fondements des trois religions.
L'exposition commence notamment avec le pharaon Aménophis IV dit Akhénaton, présenté en sphinx sur un relief, qui avait déjà érigé vers 1340 av. J.-C. une croyance en un seul dieu, le disque solaire Aton, se démarquant ainsi du panthéon égyptien. Ce culte ne lui survit pas mais annonça d'autres cultes monothéistes : Yahweh (dieu protecteur des Hébreux apparu vers 1000 av. J.-C.), Bouddha (VI° siècle av. J.-C.), Jésus, Muhammad (610).
Une nombreuse iconographie religieuse est présentée avec les grandes figures des trois religions : Moïse, Ali, Muhammad, Isaac, Abraham, le Vierge Marie, le Christ. De nombreux objets de culte illustrent les lieux, pratiques et croyances les plus importants de ces trois confessions : les livres saints (la Torah, la Bible et le Coran), les chapelets de chrétien, tallit juifs, rimonin (ornements de Torah), reliquaires chrétiens, fragment de kiswa (tissu ornant la Kaaba), sac à tefilin,...

3. Citoyennetés et droits de l'homme. Cette section évoque plusieurs moments depuis la démocratie athénienne jusqu'à la défense contemporaine des Droits de l'homme et du citoyen.
Le parcours aborde successivement le citoyen antique, Venise et les Républiques marchandes (qui développent d'autres modèles de citoyenneté avec une indépendance politique basée sur les échanges maritimes avec les autres villes du pourtour méditerranéen), les Révolutions et les droits de l'homme aujourd'hui.

4. Au-delà du monde connu. Ce dernier espace est une invitation au voyage.
"Et jamais peut-être un pays, sinon la Méditerranée, ne m'a porté à la fois si loin et si près de moi-même." (Albert Camus).
Cette section évoque un double mouvement : le voyage des Méditerranéens vers l'inconnu et la découverte des hauts lieux de patrimoine de la Méditerranée. Les vestiges méditerranéens des civilisations disparues se visient dès l'époque antique jusqu'à devenir au fil des siècles, d'abord un parcours initiatique pour les artistes et les intellectuels, puis lieu de villégiature pour les touristes du monde entier.
Jusqu'au XVI° siècle, la navigation en mer est une aventure périlleuse mais des trésors suscitent rêves et fascination : soieries d'Orient, porcelaine de Chine, épices des îles lointaines rapportées notamment dans des pots d'herboristerie, or d'Afrique, coraux des mers du Siam, nacre permettant de faire des bijoux et des meubles...
La visite se poursuit avec les instruments de mesure de l'espace et du temps : sphère amillaire, astrolabe, sextant. Une magnifique réplique du San Gabriel, navire amiral de la première expédition aux Indes de Vasco de Gama (qui arriva à Calcutta le 20 mai 1498) est aussi exposée.
Enfin, la section se termine avec "une Méditerranée à réinventer". L'ouverture des routes maritimes apporte une connaissance nouvelle de la Terre et la Méditerranée cesse d'être le centre du monde. Elle devient mer intérieure, lieu de mémoire et de villégiature où l'on vient comme en pélerinage pour connaître et comprendre les origines d'une civilisation.
Des tableaux, des croquis ou des écrits permettent de donner des visions fabuleuses de villes lointaines comme Venise, Istanbul ou Athènes, qui sont le prélude au tourisme actuel.